3977 – COMMUNIQUE DE PRESSE – JOURNEE MONDIALE LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES

COMMUNIQUE DE PRESSE – Vendredi 14 juin 2019

Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées  – Samedi 15 juin 2019

La Fédération 3977 s’inscrit pleinement dans cette journée, qui permet de souligner la grande fréquence des maltraitances qui touchent fortement la population âgée dans le monde : 15,7% des personnes de 60 ans et plus d’après une synthèse internationale.

Maltraitances des personnes âgées : plus d’alertes en 2018

Après 60 ans, des dossiers ouverts plus nombreux

Ü+ 26 % de 2016 à 2018 : de 2816 à 4361 dossiers ouverts (soit 740 dossiers supplémentaires)

Cette progression est observée chez les personnes de 60 ans et plus pour toutes les formes de maltraitance. S’agit-il d’alertes plus facilement données dans un contexte où la société n’accepte plus si facilement de fermer les yeux devant des faits devenus inacceptables ? Ou bien les faits de maltraitance sont-ils réellement plus nombreux ? Les deux possibilités sont ouvertes, dans la mesure où, aujourd’hui, la proportion des situations qui sont suivies de telles alertes parait dérisoire.

Les maltraitances faites aux personnes âgées diffèrent des autres

Selon les données recueillies pour 2018 par la Fédération 3977 les maltraitances sont surreprésentées chez les femmes dans la population âgée, au-delà de la place majoritaire des femmes dans cette population.

–   Les maltraitances principales signalées chez les personnes âgées de 60 ans et plus en 2018 étaient des maltraitances psychologiques (27%), des négligences passives (18%) et des maltraitances financières (17%), ces deux dernières plus fréquentes que pour les adultes plus jeunes

–   Les appelants pour maltraitance reçus en 2018 pour des personnes âgées de 60 ans et plus étaient issus majoritairement de la famille (49%), plus rarement de la personne elle-même (18%), à la différence de ce qui est observé chez les adultes plus jeunes, puis de l’entourage extérieur (13%).

–   Les personnes mises en cause faisaient souvent partie de la famille (54%), plus souvent que pour les adultes plus jeunes, ou bien un personnel (16%) essentiellement pour des personnes résident dans des établissements médico-sociaux.

Les départements sont inégalement touchés

L’analyse du nombre de dossiers pour maltraitance ouverts rapporté à la population de 60 ans et plus de chaque département montre d’importants écarts. Plusieurs zones semblent particulièrement touchées avec plusieurs départements contigus concernés : Ile de France (Paris et les départements de la couronne et le Loiret), l’Est (Meurthe-et-Moselle & Meuse), le Sud-Est (Isère, Alpes-de-Haute Provence, Hautes Alpes et Alpes-Maritimes). Il peut s’agir là encore de comportements d’appel plus faciles, ou bien de situations de maltraitances réellement plus fréquentes.

L’émergence médiatique des maltraitances en EHPAD

L’actualité de ces derniers mois a été marquée par de multiples faits de maltraitances survenus dans des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Au vu des appels reçus par la Fédération, ces faits sont toutefois très loin de représenter la majorité des alertes. La signification de ces appels pour maltraitance en établissement n’est pas univoque : Les maltraitances délibérées de la part de professionnels de ces établissements font figure d’exception : elles n’ont absolument pas valeur d’exemple. En général, ces faits, lorsqu’ils sont avérés, relèvent de causes organisationnelles, associant des insuffisances de personnels, y compris du fait de difficultés à les recruter, de carence de formations, de points faibles dans l’organisation, en particulier dans le travail d’équipe. Il est exceptionnel que la bonne volonté de ces personnels soit en cause au niveau individuel.

Une contribution scientifique originale

La Fédération 3977 s’appuie sur les travaux de son Conseil scientifique pluraliste, pluridisciplinaire, et indépendant. Celui-ci finalise un important rapport contribuant aux connaissances établies concernant les divers types de maltraitance, leurs causes connues, leurs mécanismes, et leurs effets, ainsi que les interventions considérées comme efficace pour y mettre un terme.

Une synthèse de ces travaux accompagne ce communiqué.

La Fédération s’inscrit activement ces orientations. Elle est porteuse de propositions visant notamment à développer les appels, à y répondre plus efficacement, à prévenir les situations de maltraitance, à mieux préparer par la formation les professionnels à la lutte contre les maltraitances et à créer une dynamique de recherche sur ce thème qui fait défaut en France.